Épargne et investissements à l’épreuve des taux d’intérêt négatifs : comment s’adapter ?

Épargne et investissements à l'épreuve des taux d'intérêt négatifs : comment s'adapter ?
Épargne et investissements à l'épreuve des taux d'intérêt négatifs : comment s'adapter ?

Depuis quelques années, les taux d’intérêt négatifs font régulièrement la une des journaux économiques et suscitent de nombreuses interrogations chez les épargnants et les investisseurs.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour votre épargne et vos investissements ?

Comment adapter votre stratégie face à cette situation inédite ?

Nous vous proposons d’explorer les enjeux de cette nouvelle donne financière et de vous donner des pistes pour optimiser vos placements malgré les taux d’intérêt négatifs.

Comprendre les taux d’intérêt négatifs

Avant de nous pencher sur l’impact des taux d’intérêt négatifs sur l’épargne et les investissements, il est essentiel de bien comprendre ce phénomène et ses origines.

Les taux d’intérêt sont le prix de l’argent. Ils déterminent le coût d’un emprunt et la rémunération d’un placement. En temps normal, ils sont positifs : un emprunteur paie des intérêts à un prêteur, et un investisseur reçoit une rémunération pour le risque qu’il prend en prêtant son argent.

Mais depuis la crise financière de 2008, les taux d’intérêt ont fortement baissé, notamment sous l’impulsion des banques centrales qui ont abaissé leurs taux directeurs pour relancer l’économie. Dans certains cas, ils sont même devenus négatifs, c’est-à-dire que les emprunteurs sont rémunérés pour emprunter et les investisseurs paient pour prêter.

Pourquoi les banques centrales ont-elles adopté cette politique monétaire ? L’objectif est double : d’une part, stimuler l’économie en incitant les entreprises et les ménages à emprunter pour investir et consommer, et d’autre part, lutter contre la déflation en poussant les banques à prêter plutôt qu’à conserver leurs liquidités.

Les conséquences pour les épargnants

Les taux d’intérêt négatifs ont plusieurs effets sur l’épargne, qui peuvent être préjudiciables pour les épargnants.

La baisse des rendements des placements sécurisés : avec la chute des taux d’intérêt, les placements sans risque (livrets d’épargne, fonds en euros des contrats d’assurance-vie…) voient leur rendement diminuer, parfois jusqu’à devenir négatif en tenant compte de l’inflation. Les épargnants sont donc pénalisés par la faiblesse des rendements et l’érosion du pouvoir d’achat de leur épargne.

Les frais de gestion et les taxes : dans un contexte de taux d’intérêt négatifs, les banques sont incitées à répercuter ces coûts sur leurs clients, par exemple en augmentant les frais de gestion ou en instaurant des frais de tenue de compte. Par ailleurs, certains pays ont mis en place des taxes sur les dépôts bancaires pour compenser les effets négatifs des taux d’intérêt négatifs sur les finances publiques.

Le risque d’instabilité financière : face à la faiblesse des rendements des placements sécurisés, les épargnants peuvent être tentés de se tourner vers des placements plus risqués (actions, obligations d’entreprises, immobilier…), avec le risque de créer des bulles spéculatives et de fragiliser les marchés financiers.

Les conséquences pour les investisseurs

Les taux d’intérêt négatifs ont des répercussions sur les investissements, qu’il convient d’anticiper et de gérer.

Le changement de la courbe des rendements : avec des taux d’intérêt négatifs, les obligations d’État et les obligations d’entreprises de qualité voient leur rendement diminuer, voire devenir négatif. Les investisseurs doivent donc revoir leur allocation d’actifs et leurs stratégies d’investissement pour maintenir un niveau de rendement acceptable.

La recherche de rendement : face à la faiblesse des rendements des placements sécurisés, les investisseurs sont incités à prendre davantage de risques pour obtenir un rendement supérieur. Ils peuvent s’orienter vers des actions, des obligations d’entreprises moins bien notées, des placements alternatifs (private equity, immobilier…) ou des devises étrangères.

Les conséquences sur la valorisation des actifs : les taux d’intérêt négatifs ont un impact sur la valorisation des actifs financiers (actions, obligations, immobilier…). En effet, les flux de trésorerie futurs sont actualisés à un taux d’intérêt plus faible, ce qui augmente leur valeur présente. Les prix des actifs peuvent donc être gonflés par les taux d’intérêt négatifs, avec le risque de créer des bulles spéculatives et de provoquer des corrections brutales.

S’adapter aux taux d’intérêt négatifs

Face à l’impact des taux d’intérêt négatifs sur l’épargne et les investissements, plusieurs stratégies peuvent être envisagées pour optimiser ses placements.

Diversifier ses placements : pour réduire les risques liés à l’instabilité financière et aux bulles spéculatives, il est essentiel de diversifier ses placements en investissant dans différentes classes d’actifs (actions, obligations, immobilier, matières premières…) et dans différents secteurs d’activité et zones géographiques.

Revoir son allocation d’actifs : pour compenser la baisse des rendements des placements sécurisés, il peut être nécessaire d’ajuster son allocation d’actifs en augmentant la part de placements plus risqués, tout en conservant une approche équilibrée et en adéquation avec son profil d’investisseur et ses objectifs financiers.

Opter pour des placements à long terme : les taux d’intérêt négatifs peuvent inciter à privilégier des placements à plus long terme, qui offrent généralement des rendements plus élevés et permettent de mieux amortir les fluctuations des marchés financiers.

Se tourner vers les placements alternatifs : pour diversifier son portefeuille et rechercher des sources de rendement supplémentaires, les investisseurs peuvent explorer des placements alternatifs, tels que le capital-investissement, l’immobilier, les infrastructures, les matières premières ou encore les marchés émergents.

Surveiller les frais et les taxes : dans un contexte de taux d’intérêt négatifs, il est important de rester vigilant sur les frais de gestion et les taxes liées aux placements, qui peuvent avoir un impact significatif sur leur rendement net. Il convient donc de choisir des produits d’investissement et des intermédiaires financiers offrant des conditions tarifaires compétitives.

Consulter un conseiller financier : face à la complexité et à l’incertitude liées aux taux d’intérêt négatifs, il peut être judicieux de faire appel à un conseiller financier pour bénéficier de conseils personnalisés et adaptés à sa situation.

Les taux d’intérêt négatifs constituent un défi majeur pour les épargnants et les investisseurs. Ils imposent de repenser les stratégies de placement et d’adapter son portefeuille pour optimiser les rendements tout en maîtrisant les risques. La diversification des placements, la révision de l’allocation d’actifs, l’orientation vers des placements à long terme et le recours à des placements alternatifs sont autant de pistes à explorer pour s’adapter à ce nouvel environnement financier.

Il est essentiel de rester attentif aux évolutions des politiques monétaires et aux perspectives économiques, et de se tenir informé des opportunités et des risques qui en découlent. Enfin, n’hésitez pas à solliciter l’aide d’un conseiller financier pour vous accompagner dans vos choix d’investissement et vous aider à naviguer dans ce contexte incertain et complexe.

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