La fiscalité immobilière est un sujet qui préoccupe de nombreux investisseurs, et pour cause : elle peut représenter une part importante des coûts liés à un investissement locatif.

Nous nous proposons d’examiner les différentes facettes de la fiscalité immobilière et vous donner des conseils pour optimiser votre investissement locatif.

Des dispositifs de défiscalisation aux charges déductibles, en passant par les régimes d’imposition, nous vous donnons les clés pour réussir votre projet immobilier et maximiser votre rentabilité.

Les dispositifs de défiscalisation immobilière

Pour encourager l’investissement locatif et favoriser la construction de logements, le gouvernement met en place régulièrement des dispositifs de défiscalisation immobilière. Ces dispositifs permettent aux investisseurs de bénéficier d’avantages fiscaux, tels que des réductions d’impôts ou des déductions de charges, en contrepartie de l’engagement de louer le bien pour une certaine durée. Voici les principaux dispositifs actuellement en vigueur :

  1. La loi Pinel : ce dispositif permet aux investisseurs d’obtenir une réduction d’impôts de 12%, 18% ou 21% du prix d’achat du bien (dans la limite de 300 000 euros), en contrepartie de la mise en location du logement pour une durée de 6, 9 ou 12 ans. Le bien doit être neuf, situé dans certaines zones géographiques et respecter des plafonds de loyers et de ressources des locataires.
  2. La loi Censi-Bouvard : ce dispositif concerne les investissements locatifs dans des résidences de services (résidences étudiantes, résidences seniors, résidences de tourisme…). Il permet de bénéficier d’une réduction d’impôts de 11% du prix d’achat du bien (dans la limite de 300 000 euros), répartie sur 9 ans. Il est possible de récupérer la TVA sur l’achat du bien, sous certaines conditions.
  3. Le dispositif Malraux : ce dispositif vise à encourager la réhabilitation de biens immobiliers situés dans des secteurs sauvegardés ou des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). Il permet aux investisseurs de bénéficier d’une réduction d’impôts de 22% à 30% du montant des travaux de rénovation, dans la limite de 400 000 euros sur 4 ans.
  4. Le dispositif Denormandie : ce dispositif est destiné aux investissements locatifs dans l’ancien, avec travaux de rénovation. Il permet de bénéficier d’une réduction d’impôts de 12%, 18% ou 21% du prix d’achat du bien (dans la limite de 300 000 euros), en contrepartie de la mise en location du logement pour une durée de 6, 9 ou 12 ans. Le bien doit être situé dans certaines zones géographiques et les travaux doivent représenter au moins 25% du montant total de l’investissement.

Les régimes d’imposition pour un investissement locatif

En matière de fiscalité immobilière, il existe deux régimes d’imposition pour les revenus locatifs : le régime micro-foncier et le régime réel. Le choix du régime d’imposition est crucial, car il peut avoir un impact important sur la rentabilité de votre investissement locatif.

Le régime micro-foncier

Ce régime s’applique automatiquement si les revenus locatifs annuels sont inférieurs à 15 000 euros. Il offre un abattement forfaitaire de 30% sur les revenus locatifs, censé couvrir l’ensemble des charges liées au bien (entretien, réparations, intérêts d’emprunt…). L’impôt sur le revenu est alors calculé sur 70% des revenus locatifs. Ce régime est simple à mettre en place, mais il peut être moins avantageux que le régime réel, notamment si les charges réelles sont supérieures à 30% des revenus locatifs.

Le régime réel

Le régime réel s’applique sur option ou lorsque les revenus locatifs annuels dépassent 15 000 euros. Il permet de déduire l’ensemble des charges réelles liées au bien (intérêts d’emprunt, travaux, charges de copropriété, taxe foncière…), ainsi que les éventuelles charges de gestion et d’assurance. L’impôt sur le revenu est alors calculé sur les revenus locatifs diminués des charges déductibles. Ce régime peut être plus avantageux que le micro-foncier, d’autant plus si les charges réelles sont élevées.

Pour choisir le régime d’imposition le plus adapté à votre situation, il est important de réaliser une simulation tenant compte de vos revenus locatifs et de vos charges réelles. N’hésitez pas à faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine pour vous aider dans cette démarche.

Les charges déductibles des revenus locatifs

Dans le cadre du régime réel, il est possible de déduire un certain nombre de charges liées à l’investissement locatif. Voici les principales charges déductibles :

  • Les intérêts d’emprunt : les intérêts d’emprunt contractés pour l’achat, la construction, l’amélioration ou la réparation du bien sont déductibles des revenus locatifs. Attention, il ne s’agit que des intérêts, et non du capital remboursé.
  • Les travaux : les dépenses de réparation, d’entretien et d’amélioration du bien sont déductibles, à condition qu’elles ne concernent pas des travaux de construction ou d’agrandissement. Les travaux d’économie d’énergie peuvent être déduits, sous certaines conditions.
  • Les charges de copropriété : les charges de copropriété non récupérables auprès du locataire, telles que les dépenses d’entretien des parties communes, sont déductibles des revenus locatifs.
  • La taxe foncière : la taxe foncière, à l’exception des ordures ménagères récupérables auprès du locataire, est déductible des revenus locatifs.
  • Les frais de gestion et d’assurance : les frais de gestion, tels que les honoraires de l’agence immobilière, et les primes d’assurance (assurance loyers impayés, assurance propriétaire non-occupant…) sont déductibles des revenus locatifs.
  • Les frais de notaire et de garantie : les frais de notaire et les frais de garantie (caution, hypothèque…) liés à l’acquisition du bien sont déductibles, mais doivent être répartis sur la durée du prêt.
  • L’amortissement du bien : dans certains cas, notamment pour les investissements en loi Censi-Bouvard, il est possible de déduire l’amortissement du bien, c’est-à-dire la dépréciation de sa valeur dans le temps.

Il est important de bien conserver les justificatifs de ces charges, car l’administration fiscale peut les demander en cas de contrôle. Par ailleurs, certaines charges peuvent être soumises à des conditions spécifiques, il est donc recommandé de se renseigner auprès d’un professionnel pour connaître les modalités de déduction.

Les plus-values immobilières et leur fiscalité

Lors de la revente d’un bien immobilier, il est possible de réaliser une plus-value, c’est-à-dire une différence positive entre le prix de vente et le prix d’acquisition. Cette plus-value est soumise à une fiscalité spécifique, qui dépend de la durée de détention du bien et de la qualité du vendeur (particulier ou professionnel).

La fiscalité des plus-values immobilières pour les particuliers

Pour les particuliers, les plus-values immobilières sont soumises à un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%, composé d’un impôt sur le revenu de 19% et de prélèvements sociaux de 17,2%. Toutefois, des abattements pour durée de détention s’appliquent :

  • Un abattement de 6% par an à partir de la 6ème année de détention, jusqu’à la 21ème année;
  • Un abattement de 4% pour la 22ème année de détention;
  • Une exonération totale de la plus-value après 22 ans de détention pour l’impôt sur le revenu, et après 30 ans de détention pour les prélèvements sociaux.

Il existe des exonérations spécifiques, notamment pour la vente de la résidence principale, la vente d’un bien pour un montant inférieur à 15 000 euros ou la vente en cas de départ à la retraite.

La fiscalité des plus-values immobilières pour les professionnels

Pour les professionnels de l’immobilier, la fiscalité des plus-values immobilières est différente. Les plus-values sont soumises à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés, selon la nature de l’activité et le statut du vendeur. Les abattements pour durée de détention sont différents, et les exonérations spécifiques sont généralement moins nombreuses que pour les particuliers.

Conclusion

La fiscalité immobilière est un élément clé de la rentabilité d’un investissement locatif. Pour optimiser votre projet, il est essentiel de bien connaître les dispositifs de défiscalisation, les régimes d’imposition, les charges déductibles et la fiscalité des plus-values. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un conseiller en gestion de patrimoine ou d’un expert-comptable pour vous accompagner dans vos démarches et vous aider à faire les meilleurs choix pour votre situation.